Le titre n’est pas de nous. Il est tiré de l’article de Véronique Lamquin dans le journal Le Soir. Elle y aborde la problématique des quelques champs bruxellois encore existants: les Dames Blanches, la friche Josaphat et plus précisément le « Chant des Cailles » à Auderghem. Des dossiers qui se résument « à une rivalité croissante entre le logement et la nature en ville » Et la journaliste de souligner combien la pandémie a mis en lumière le besoin dans la ville de préserver des coins de verdure et de rapprocher l’alimentation des citoyens. Le Ministre (Ecolo) Alain Maron ne dit pas autre chose, en voulant accroître l’agriculture locale à Bruxelles.
Quelle différence avec les Dames Blanches
Les analogies sont nombreuses entre le combat des riverains du Chant des Cailles et celui du champ des Dames Blanches. Avec pourtant une différence de taille: l’attitude du pouvoir communal.
A Auderghem, toujours pas d’accord, sur un texte qui prévoit 75% de l’espace à l’agriculture, 10% au logement et le solde aux abords. Mais la principale différence par rapport au projet de Woluwe-Saint-Pierre, est que, pour Olivier Deleuze, bourgmestre (Ecolo) d’Auderghem, la position est claire : « c’est Zéro logement », rapporte l’article du Soir.
Autre grande différence : alors que les Dames Blanches jouissent déjà d’un PPAS (130 logements) qui permet à la Commune de s’opposer au plan de la SLRB ( 200 logements dans une première phase), Auderghem ne possède pas de PPAS, mais veut en définir un «pour consacrer la version verte des lieux ». Ce PPAS qui demeure le principal bouclier de la Commune contre la sur-construction du champ, Woluwe le possède, mais refuse d’en faire usage.
Le coupable silence de la Commune
Finalement, le danger, pour l’avenir du champ est l’abdication apparente de la majorité de Benoît Cerexhe devant la Région et son silence éloquent depuis l’annulation de la réunion d’information prévue en octobre. C’était il y a un mois. Réveillez-vous Monsieur Cerexhe.
Pas de séance d’information, pas d’étude sur le trafic, mais déjà deux études des sols qui ont démarré jeudi, l’une hydrogéologique, et l’autre concernant l’infiltration des eaux. Et des géomètres sont venus ces derniers jours pour déterminer la limite des jardins des maisons de l’avenue J-B Dumoulin (côté champ). Ils ont confirmé à des riverains que c’était en vue de la construction. Mais que fait la commune?
Nous l’avions signalé, la réunion promise par le Bourgmestre pour le 26 octobre a été annulée. Les nombreuses questions posées lors de la première réunion de septembre étaient pourtant restées sans réponse. Notamment, l’absence de garantie de ne pas lancer une seconde phase de logements après celle, prévue, de 200 logements. Pas de réponse non plus sur les problèmes liés à l’accroissement du trafic avenue des Dames Blanches du fait de l’arrivée d’une population importante sur un terrain totalement enclavé. Et, pire encore, il n’est plus question de participation citoyenne.
Car désormais, la Commune s’est retirée du jeu, puisque c’est la Région Bruxelloise qui a annoncé le report de la réunion. Pas de séance d’information, pas d’étude sur le trafic, mais déjà deux études des sols qui ont démarré jeudi, l’une hydrogéologique, et l’autre concernant l’infiltration des eaux. Et des géomètres sont venus ces derniers jours pour déterminer la limite des jardins des maisons de l’avenue J-B Dumoulin (côté champ).
La Commune capitule en rase campagne
Bref. Avant même de connaître la faisabilité très incertaine du projet de 200 logements, la Région s’intéresse déjà à l’état du sol sur lequel elle espère construire.
Pendant ce temps, dans le journal communal, la Commune n’aborde pratiquement pas le sujet, évoquant un accord qui permet de « lever une épée de Damoclès ». Circulez, il n’y a rien à voir. Adieu le PPAS, remplacé par un autre plan qui ne le respecte pas du tout (population, deux voies d’accès), et pas un mot sur l’impossibilité physique de déverser tout le trafic des 200 nouveaux logements, de la crèche et des bâtiments associatifs vers une unique sortie dans l’avenue des Dames Blanches.
Les militaires appellent ça «capituler en rase campagne».
Certains d’entre nous ont reçu vendredi un message annonçant que la réunion d’information promise pour le 26 octobre était annulée, et remise au mois de novembre. Ce message est envoyé par la Région bruxelloise et la SLRB. Plus un mot, en revanche, de la commune qui semble vouloir se mettre hors-jeu de la discussion sur l’avenir du Champ des Dames Blanches. Ce nouveau projet de la Région bruxelloise, avalisé par la Commune, est un amoncellement de contrevérités, d’approximations et d’incohérences. Pourtant, il existe de vraies solutions et des alternatives.
La première consiste, tout simplement à respecter le PPAS d’ailleurs soutenu par Benoît Cerexhe lors de sa mise en œuvre : 132 logements (privés et sociaux), deux voies d’accès, etc. Car, contrairement aux déclarations du Bourgmestre, le nouveau projet ne respecte en rien le PPAS. Il devrait donc l’annuler.
Ensuite -pour éviter de bétonner à outrance le champ qui pourrait par ailleurs assurer l’agriculture locale, appelée de ses vœux par le ministre Maron (Ecolo)- on peut également suivre les propositions de l’ancienne Ministre du Logement Céline Frémault (cdH) de reconvertir deux millions (!!!) de mètres carrés de bureaux vides en logements. La SLRB pourrait aussi rénover les centaines de logements sociaux inoccupés parfois depuis 10 ans. Et enfin, les Agences Immobilières Sociales (AIS), très actives, mettent à la disposition des moins nantis des logements privés rénovés. Autant de solutions pour éviter une catastrophe environnementale.
Tout cela dans un contexte où il est urgent de retenir les classes moyennes en Région bruxelloise. En 2020, 40.000 Bruxellois ont quitté la capitale pour acquérir un logement en Flandre ou en Wallonie (LLB 4 oct 2021). Avec d’énormes pertes fiscales pour la Région et les Communes bruxelloises.
200 logements pour commencer
Une grande faiblesse du projet est qu’aucune garantie légale ne peut assurer que la construction de 200 logements ne s’étendra pas à 300 ou 400 logements dans 10 à 15 ans. L’accord signé entre le Commune et la Région spécifie clairement que la majorité communale de 2037 ne sera aucunement obligée d’acheter le terrain de la seconde phase qui reviendra automatiquement dans le giron de la SLRB. Pour empêcher la construction d’une seule phase, la Commune doit simplement acheter la partie de terrain aujourd’hui, via un emprunt. Ce qui revient moins cher qu’un hypothétique provisionnement durant 15 ans.
Mobilité… ou immobilité ?
On le sait depuis des décennies, la limitation du nombre de logements est contraint par l’enclavement qui caractérise le champ. Tout le monde rencontre des difficultés à rouler avenue de Dames Blanches (et Avenue d’Huart aux heures de pointe). Les nouveaux habitants (leur nombre est inconnu), la crèche et les bâtiments associatifs rendront ce trafic impossible, sauf à transformer l’avenue des Dames Blanches en boulevard.
Et inutile de faire croire que les logements (publics ou privés) seront réservés aux habitants de la Commune. Ce serait tout simplement illégal.
Pour être tenus au courant de l’évolution du projet, rendez-vous régulièrement sur le site « damesblanches.be » et sur la page FB : « le champ des Dames blanches ».
Cinq pleines pages ! C’est la surface éditoriale utilisée par le bourgmestre dans la Pravda locale pour expliquer pourquoi le projet des 200 logements du Champ des Dames Blanches ne peut plus être discuté. Selon Benoît Cerexhe, la secrétaire d’Etat au logement et la SLRB a « écouté la commune ». Ah oui ? Le plan de construction en plusieurs phases avait déjà été proposé au Bourgmestre bien avant le mois de juin Par Mme Ben Hamou (il nous en avait fait part lors d’une réunion). La première phase de construction de 200 logements et prévue pour 2024, année des élections, Ensuite? Le flou. Le bourgmestre évoque la « priorité de rachat » par la commune d’une partie non construite du terrain dans 15 ans. Il s’agit donc bien d’une priorité de rachat (une option) et non d’une garantie d’achat. Qui oserait prétendre qu’une future majorité, inconnue aujourd’hui, tiendra -en 2037- des promesses faites par un ancien bourgmestre en 2021? S’il croit vraiment dans son projet, le bourgmestre doit acheter le terrain aujourd’hui via un emprunt (les taux sont bas) qui coûtera bien moins cher à la commune qu’un « provisionnement » annuel hypothétique pour le rachat ( tout aussi hypothétique) du terrain qui, dans 15 ans sera bien plus cher qu’aujourd’hui. L’achat immédiat est la seule garantie d’une construction limitée à une seule phase, et d’un prix d’achat raisonnable. Benoît Cerexhe se réjouit, dans l’article du maintien du PPAS actuel. Or, rien dans le projet ne respecte le PPAS : ni le nombre de logements, ni le tracé routier, ni le nombre de voiries pour entrer et sortir du quartier.Enfin, il promet une étude de la mobilité, mais a déjà fixé les grandes lignes du projet sans en avoir les résultats. D’ailleurs, cette étude est une obligation légale. Et la mixité dans tout ça ? Tous les logements sociaux prévus sont littéralement « collés » contre les quartiers sociaux existants: le vieux quartier et l’avenue des dames blanches. En conséquence, le but réel n’est pas de réaliser un « éco-quartier modèle », que nous appelons tous de nos vœux, mais de déployer, à la hussarde, le plan déjà préécrit d’un promoteur public. Emballez, c’est pesé ! Il faut que tout soit terminé avant les élections.
Réunion d’information des Dames Blanches du 23 septembre 2021
Faut-il le dire, la présentation du projet « Dames Blanches » du 23 septembre dernier n’a pas convaincu. C’est « acté, signé » a reconnu Benoît Cerexhe. Et s’il en fallait une preuve supplémentaire, les bureaux des logements sociaux de Woluwe (En Bord de Soignes) ont déjà été avertis qu’ils auraient à gérer 120 logements sociaux supplémentaires en 2024. Aux yeux de la commune et de la Région, il n’y aurait donc plus de discussion. Pourtant, les questions posées par les riverains demeurent sans réponse.
Pour le trafic, comment fait-on ?
Concernant les problèmes essentiels de mobilité (nombre d’accès et trafic dans l’avenue des Dames blanches), la Secrétaire d’Etat au Logement Nawal Ben Hamou botte en touche en répétant, comme les fois précédentes, que des études seront faites et qu’on trouvera une solution. Ce projet de logement présenté comme à prendre ou à laisser ne tient même pas compte des études de mobilité à venir. Même chose pour la gestions de l’eau (inondations fréquentes). Remarquons que s’ajoute le problème du trafic de l’avenue d’Huart en fin de journée : une difficulté rappelée par le bourgmestre de Kraainem, sans plus de réponses de la Région ou de la Commune. On pourrait argumenter sur l’avenir des trottinettes et des vélos électriques, mais les chiffres disent le contraire: au 1er août 2021, le nombre de voitures en circulation a continué à augmenter pour passer, en un an, de 5,888 millions à 5,977 millions. Vous avez dit amateurisme?
Le bourgmestre a déjà rendu les armes
Lors de son intervention, Benoît Cerexhe s’est dédouané à plusieurs reprises en répétant qu’il n’était pas propriétaire du terrain et que le projet offre un bon équilibre. Il a précisé qu’un accord cadre a été voté à la commune cette semaine (la semaine du 23 septembre) et s’est engagé à défendre le projet. Bref, circulez, il n’y a plus rien à voir… Sur quoi pourrons-nous encore donner notre avis? Sur la couleur du mobilier urbain?
Selon le bourgmestre, dans ce projet magique, seule la balise de la Mixité qu’il défendait n’est pas conservée. A l’entendre, «90% des balises ont été respectées». Il oublie la règle des trois tiers (acquisitif, social et locatif privé) qui lui tenait tant à cœur dans ses discours d’avant juin 2021. Il oublie la mise à la poubelle du PPAS existant, pourtant plus équilibré. Il oublie l’avis des riverains (plutôt la politique du fait accompli) qu’il s’était pourtant engagé à soutenir. Le Bourgmestre avait toujours assuré qu’il ne supprimerait pas volontairement le PPAS et qu’il obligerait la Région à l’abroger, ce qui prendrait beaucoup de temps. Aujourd’hui, le langage est totalement inversé : « La Région peut décider ce qu’elle veut sans passer par la commune». Le simple fait de ne pas respecter le PPAS met pourtant la commune à la merci de poursuites judiciaires qui retarderaient le projet de plusieurs années.
Projet approximatif
Pour régler le problèmes des inondations, les interlocuteurs évoquent l’usage de citernes. Et l’on apprend au terme de la réunion, que les maisons « rez plus 1 » pourraient en réalité être des « rez plus 2 ». Et pas un mot sur la densité de population. Les logements prévoient-ils 1,2,3,4 chambres?
Achat du terrain dans 15 ans : l’arnaque du siècle
Qu’en est-il de la « promesse » de la commune de racheter le terrain (de 4,3 Ha) en 2037 (15 ans ! ?) et de ne jamais le construire? L’accord ne prévoit en réalité qu’une option d’achat. Le bourgmestre assure : «Nous comptons bien, et tous les représentants s’engageront à reprendre le terrain». Mais quels sont ces « représentants » ? Ceux de la majorité actuelle ? Mais ces partis existeront-ils encore dans 15 ans, et si oui, seront-ils au pouvoir? Et depuis quand les partis (quels qu’ils soient) sont-ils liés par des promesses? Surtout quand elles remontent à 15 ans.
La seule manière de garantir l’achat et la non-construction du terrain est de l’acquérir immédiatement grâce à un emprunt bancaire portant sur la même période que le «provisionnement» promis, mais dont la pérennité n’est nullement garantie. La commune gagnerait aussi de l’argent en payant le terrain moins cher, puisque la note sera bien plus élevée dans 15 ans. L’accord signé entre la commune et la région porte en lui-même la preuve du machiavélisme du projet: il y est clairement précisé que la commune peut décider de ne pas acheter le terrain. Et que dans ce cas, la SLRB pourra -après 6 mois- en prendre la totale propriété… pour y construire du logement, bien entendu.
Bref, au lendemain du 23 septembre, une seule chose est vraiment claire : dans l’esprit de la Région et de la commune, la réunion du 26 octobre à laquelle nous seront conviés à pour seul objectif de lancer le cahier des charges pour accélérer la délivrance du dépôt de permis pour la fin 2023. Et de plier l’affaire avant les prochaines élections. Sommes-nous d’accord avec ce scénario ?
Chacun le sait, l’accord entre Benoît Cerexhe, la Région et la SLRB n’évitera pas le piège d’une seconde phase de construction d’ici 10 à 15 ans. Il existe pourtant une solution technique pour graver dans le marbre la construction d’une seule et unique phase de construction… Explication.
La majorité communale (qui rendra son tablier dans moins de trois ans) ne peut légalement engager les deux prochaines mandatures sur ses propres décisions. Il suffit donc de remplacer l’hypothétique « provisionnement budgétaire » durant 15 ans par un emprunt bancaire immédiat de 15 ans de manière à rendre la commune propriétaire de la seconde partie du terrain aujourd’hui même. Cet emprunt pourrait être garanti par la Région qui dit soutenir l’actuel projet. Ainsi, le risque (la certitude) d’interruption du provisionnement par les prochaines majorités disparaît. Et le terrain devenu communal est intégré dans le projet actuel d’urbanisation du champ.
Que des avantages
Le premier avantage de ce scénario est, pour la commune, de profiter d’un taux intérêt historiquement bas.
Le second avantage est que le terrain sera également acheté au tarif actuel et pas au prix -certainement accru- qui sera pratiqué dans 15 ans.
Et enfin, le projet définitif de lotissement pourra intégrer le terrain constructible prévu pour la première phase ET le terrain acquis par la commune. On pourra ainsi créer un PPAS définitif très aéré répartissant les 200 habitations, la crèche, les bâtiments collectifs, etc. sur l’ensemble du terrain, et PAS sur deux langues de terres collées aux avenues des Dames Blanches et Dumoulin (comme le prévoit le plan actuel).
Il restera bien sûr à discuter de la question de la mobilité qui demeure un vrai casse-tête pour ce terrain enclavé, du nombre de sorties et de la mixité des logements, mais les riverains pourront, au moins, avoir la certitude qu’on ne les arnaque pas avec un projet foireux dont chacun sait qu’il sera suivi d’une seconde phase de construction.
Cette proposition, que je soumets à l’attention de tous, paraît tellement logique qu’on s’étonne que la commune n’y ait pas songé.
Le protocole signé par la commune avec la Région, ne laisse planer aucun doute. Il ne sera jamais question d’exercer l’option d’achat pour la zone 2.1, ni de prévoir un financement quelconque par la commune. Ceci ne sera pas à l’ordre du jour. Et aux 200 premiers logements s’en ajouteront, bientôt 200 ou 300 autres.
En effet, la dernière phrase du protocole de l’accord (haut de la page 5) donne une liberté totale aux parties pour modifier le contenu de l’accord avant 10 ans et on peut anticiper ce qui sera convenu.
« Une évaluation de la mise en œuvre du présent Protocole sera réalisée endéans les 10 ans de sa signature. Les parties évalueront à ce stade si le projet doit être poursuivi sous sa forme actuelle. En tout état de cause, la Zone 1 sera maintenue avec sa vocation « Logement ».
Si les riverains acceptent ce projet, il y aura bien 500+ logements sur ce champ et cela à moins de 10 ans.
Un scénario cousu de fil blanc
Le scénario prévu repose sur du sable. D’ici 15 ans, trois majorités communales se succéderont. Autant d’occasions d’interrompre l’accord en vue de l’achat éventuel d’une partie du champ. Si, par miracle, les trois mandatures poursuivent le projet (rien n’est moins sûr), rien ne garantit que la majorité en place dans 15 ans fera valoir son option d’achat. Elle pourrait, au contraire avoir d’autres projets pour l’argent accumulé.
Dans ce cas, la SLRB pourra reprendre la construction du champ sans plus aucun obstacle.
Renvoyer la « patate chaude » aux majorités communales futures
En conclusion, tout indique que l’actuelle majorité communale « botte en touche » et essaye de se tirer une grosse épine du pied en présentant cet accord comme une « solution inespérée » avec « seulement » 200 logements et un projet « écolo » en prime.
Ce projet n’a pourtant qu’un effet: renvoyer la « patate chaude » aux majorités communales futures et surtout régionales futures, qui estimeront, peut-être, qu’au vu des besoins criants en logements publics en Région bruxelloise, il est impensable d’en rester sur le champ des DB aux seuls 200 logements.
Ce week-end et lundi, nous avons distribué 1.300 tracts dans les trois quartiers qui entourent le champ. Cela vise à permettre à chacun de se faire une opinion sur les réels dangers de l’accord intervenu entre la commune et la Région bruxelloise. Le tract du bourgmestre a été distribué ce lundi.
Inscrivez-vous à la réunion via le formulaire
La présence à la réunion du 23 septembre dans les bâtiments de l’Ichec serait limitée à 240 personnes et soumise au « covid safe ticket » (vaccination totale ou test négatif récent). Il est par ailleurs obligatoire de s’inscrire en remplissant un formulaire. Nous vous engageons à le faire en cliquant ici. (le formulaire se situe à la fin du document)
Pour info :
DATE de la réunion: Jeudi 23 septembre 2021 HORAIRE: 18h30 – 20h30 (ouverture des portes 18h00) ADRESSE: ICHEC Manoir d’Anjou – Auditoire D100 (Espace Pierre Dupriez) – rue au Bois, 365a, 1150 Bruxelles
Pour une vraie réunion d’information
Comme les échanges ne dureront que deux heures, il est essentiel que les riverains puissent poser leurs questions dès 18h45. Sinon, la mise en scène sera la même qu’en 2017: la commune, la SLRB et la Régions monopoliseront la parole et les questions du publics ne pourront débuter que lorsque la salle commencera à se vider. C’est une technique connue et bien rôdée. Il serait donc bon que la commune qui organise cette réunion prennent des engagements en ce sens. La participation et la transparence, c’est laisser les gens s’exprimer.
Le MR local ne croit pas dans le rachat d’une partie du champ par la commune
Ce lundi, lors d’une émission de BX1 à laquelle participait Alexia Bertrand, la cheffe de file MR à Woluwe-St-Pierre a déclaré, à propos du nouveau projet du champ, que construire 3/5 de logements sociaux ne faisait pas partie des balises posées par la commune depuis 2017 et que, surtout, rien ne permettait de garantir le financement de l’achat d’une partie du champ par la commune dans 15 ans, lorsque la majorité actuelle aura déjà pu être remplacée à deux reprises.
La plupart des riverains du vieux quartier ont appris par la presse la volonté de la Région et de la Commune de défendre la construction de 200 logements (contre 130 pour le PPAS actuel). Le protocole d’accord prévoit de revoir ce plan de construction d’ici 10 et 15 ans. Ce qu’il adviendra plus tard des espaces non construits est donc largement inconnu. La crainte majeure de la population est que le lotissement s’effectue par tranches. Pour, un jour, atteindre les 350 ou 500 logements envisagés dans le passé.
Pour la lecture complète du préaccord, cliquez ici, le document comprend également les plans de différents projets.
Ce qui suit vise à préciser certains points du protocole qui soulèvent nos questions, voire nos craintes, sur l’avenir du Champ des Dames Blanches.
130 logements pour toujours ou 200 logements pour une première phase ?
«En principe», seuls 5 hectares du terrain des Dames Blanches seront construits. Le reste sera consacré à des espaces verts et aux équipements collectifs, dont une crèche. La plus grande faiblesse du projet porte sur la garantie que le nombre de 200 logements constitue bien un maximum qui ne sera jamais dépassé. Ce nombre pourrait, selon les termes de l’accord signé par la Commune, être revu à la hausse. En effet, après 15 ans, la convention prévoit la possibilité du retour d’une zone non construites à la SLRB (Société de logement social bruxelloise). Qui pourra, dès lors, lancer une nouvelle phase de lotissement. Et (pourquoi pas ?) doubler ainsi le nombre des habitations. Pour éviter ce risque, la Commune de Woluwe-Saint-Pierre devra impérativement opter pour l’option (qui n’est pas une obligation) d’acquérir la partie du terrain non loti.
Mais qui peut garantir que l’état financier de Woluwe-Saint-Pierre permettra, en 2037, ce rachat ? Et qui peut garantir -si ce rachat a lieu- que le terrain ne sera pas construit pour rembourser l’acquisition de ce terrain par la Commune?
On ne devrait d’ailleurs pas attendre 15 ans, puisque l’on peut lire dans le même protocole que « dans les 10 ans de sa signature, les parties évalueront si le projet doit être poursuivi sur sa forme actuelle. En tout état de cause, la zone 1 (ndlr : phase de construction de 200 logements) sera maintenue avec sa vocation de logement ». Le nombre de constructions pourrait donc être accru.
Le projet respecte-t-il le PPAS ?
Sur antenne, et dans la presse, Benoît Cerexhe assure que le nouvel accord respecte le Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) établi par la Commune (le bourgmestre actuel participait à la majorité qui a voté ce PPAS il y a 20 ans). Cette affirmation semble pour le moins exagérée.
-Le PPAS de 2001 prévoyait un maximum définitif de 130 logements et non un nombre de 200 logements qui pourrait évoluer dans le temps.
-Le PPAS prévoyait deux voies permettant l’accès au nouveau lotissement enclavé par la forêt et les quartiers des Dames Blanches et des Lauriers. Le nouveau projet ne contient, pour davantage de logements, une crèche et des bâtiments à usage collectif, qu’un seul accès. Par comparaison, le « Vieux Quartier » dont le bourgmestre assure que le nouveau quartier sera la « duplication », comporte, quant à lui, pas moins de 4 entrées et 3 sorties.
Densité: on a oublié de comptabiliser un quartier
-Enfin, pour le calcul de densité du futur quartier, le nouveau projet ne prend toujours en compte que deux des trois quartiers adjacents: le « Vieux Quartier » de Joli-Bois et le Quartier « Sainte-Alix ». En oubliant volontairement de comptabiliser le quartier des « Pins Noirs ».
Malgré cela, la densité ne correspond en rien à celle du PPAS, tant pour la surface maximum bâtie que pour le nombre de logements. La simple lecture du protocole d’accord permet de le vérifier.
Bref, il y a bien dérogation au PPAS et non « adaptation » de ce dernier. Et cela tant pour les voies d’accès que pour le nombre de logements et la densité de construction. Cela fait beaucoup.
Vous avez dit mixité?
Parmi les « 3 balises », érigées par Benoît Cerexhe dans son accord de majorité communale, figurait la nécessité d’une mixité de population. A savoir 1/3 de logements sociaux, 1/3 de logements locatifs privés et un 1/3 de logements acquisitifs. Désormais, les logements locatifs privés disparaissent, et tous les logements sociaux prévus sont accolés aux logements sociaux existants. (Dames Blanches et Vieux Quartier). La zone non encore construite (pour 15 ans) semble conçue pour éloigner ( protéger ?) le quartier des villas des logements sociaux. Ce qui pourrait avoir pour ambition cachée de briser la forte solidarité qui unit les habitants des trois quartiers (Vieux Quartier, Sainte-Alix et Pins Noirs) dans leur défense du champ. Par ailleurs, cela ne participe pas vraiment à la vocation de mixité sociale demandée par toutes les parties.
Mobilité. Un seul accès pour tout un quartier ?
Une raison essentielle de l’échec des deux précédents projets était l’amateurisme avec lequel les promoteurs avaient traité le problème de la mobilité. Dans les deux cas, une seule route d’entrée sortie était prévue (avenue des Dames Blanches) alors que le PPAS en prévoit deux. Une maison située dans l’avenue des Lauriers a d’ailleurs été expropriée à cette fin par la Commune au début des années 2000. Ce qui impliquait, dans les deux précédents projets, un élargissement de l’avenue des Dames Blanches pour en faire un boulevard.
Comment envisager le croisement des bus de la STIB sans élargir l’espace routier ?
Lors d’une émission à laquelle nous participions le vendredi 3 septembre, Benoît Cerexhe nous a garanti que l’on ne toucherait pas à l’avenue des Dames Blanches. Si c’est bien le cas, comment gérer sur une seule entrée/sortie, le flux quotidien de plus de 200 voitures supplémentaires des habitants, sans parler de l’afflux du trafic provoqué par la présence d’une crèche (bienvenue) et des bâtiments collectifs prévus.
Comment, d’ailleurs, envisager le croisement des bus de la STIB sans annuler les espaces de stationnement existants et/ou élargir l’espace routier ?
Répétons-le : le Vieux Quartier compte, à lui seul, 4 entrées et 3 sorties et le trafic de l’avenue des Dames Blanches pose déjà problème aujourd’hui.
Pour la bonne compréhension du plan en annexe, il faut savoir que la zone 2.2 en lisière de la forêt (voir les plans du protocole d’accord) ne peut en aucun cas être construite pour des raisons légales (non aedificandi) et que la zone 2.3 ne peut être construite pour des raisons pratiques : elle se situe, pour une large part, en surplomb des maisons existantes de l’avenue J-B Dumoulin. Soit un espace total de 1,84 ha qui ne peut être construit.
Comme toujours, le diable se cache dans le détail. L’accord évoque une consultation populaire. Mais sur quelles bases cette consultation pourra-t-elle s’exprimer ? Sera-ce un texte unique qu’il faudra accepter ou refuser en bloc? Pourra-t-on intervenir dans le plan final ? (densité, nombre de logements, nombre d’accès…)
Et s’il est refusé, la Commune suivra-t-elle les riverains ?
Au moment de publier cet article, la date de la première réunion d’information n’était pas encore communiquée.
Après les déclarations très « viriles » de la secrétaire d’Etat au logement Nawal Ben Hamou (PS)sur l’avenir du champ des Dames Blanches, les différentes forces politiques de la commune de Woluwe-Saint-Pierre ont publié dans le journal WoluMag leurs positions, leurs limites ou leur enthousiasme. vous pouvez les (re)lire ci-dessous. Une constante se dégage des déclarations: la nécessité de passer par une concertation avec les riverains du champ. Ce que la secrétaire d’Etat ne veut pas envisager. Nous vous conseillons également la lecture (plus fastidieuse on vous l’accorde) des positions des partis de Woluwe avant les élections communales.