L’approche des élections délie les langues. Sur les ondes de la RTBF, ce mercredi 22 mai, les ténors bruxellois d’Ecolo et de Défi reconnaissent l’échec de la SLRB et prônent des alternatives. Pourtant, à Woluwe-Saint-Pierre, ces deux mêmes partis soutiennent le projet des Dames Blanches dont le budget explose à près de 100 millions d’euros.
Pour Alain Maron, «Il faudra faire du logement supplémentaire, mais d’abord sur du logement existant ». Il évoque la conversion des bureaux en logements, et constate que « ça fonctionne » . Il veut aussi « socialiser des logements » grâce aux agences immobilières sociales : « On fait du win-win pour les locataires et les propriétaires, et cela fonctionne ». Ecolo mise donc sur le logement existant.
Didier Gosuin : On s’est gouré dans la politique du logement social »
Pour Défi, Didier Gosuin tire un constat plus sombre encore : « A la Région bruxelloise, tous partis confondus, on s’est gouré dans la politique du logement social. Aujourd’hui la société du logement social (SLRB) est quasiment en faillite. On est incapable à la fois de rénover et de construire. Il y a d’autre voies. Mon parti prône depuis longtemps -mais le PS est contre- d’octroyer des allocations de loyer. Le pouvoir public n’a plus les moyens de créer du logement. Par contre, dans le logement social, il faut introduire le bail à terme. Il n’est pas normal de rester dans le logement social dans certaines conditions de revenus. Il faut de la rotation dans le logement social. La majorité des gens à faible revenu ne sont pas dans le logement social, mais dans le privé, il faut les aider par des allocations de loyer. »
Alain Maron : «La SLRB est quasi en cessation de paiement »
Sans aller aussi loin, Alain Maron tire les conséquences de la politique du logement public à Bruxelles: « Il faut être conscient que le logement public ne va pas résoudre la crise du logement . Il faut sortir de ce fantasme On doit faire mieux avec l’argent qu’on a et je rejoins ce que dit Didier Gosuin, la SLRB est quasiment en cessation de paiement.»
Il encourage en revanche les projets définis comme «exemplaires» que sont les coopératives d’investisseurs : « Elle rachètent des logements à rénover et en font des logements à finalité sociale, parfois pour du public très défavorisé ». Ce type de démarche doit absolument être encouragé ».
En résumé, la politique bruxelloise du logement public relève au mieux du « fantasme », au pire, de la gabegie et de la mauvaise gestion. Socialement, écologiquement et économiquement, un projet tel que celui des Dames Blanches appartient à une époque révolue.