Depuis des mois, le Bourgmestre assure que l’actuel projet de bétonisation du champ ne coûtera pas un centime à la Commune. La lecture du protocole d’accord qu’il a signé avec la Région (en faillite virtuelle) et les logements de En Bord De Soignes (plus d’un milliard de déficit), indique pourtant le contraire. Voici quelques morceaux choisis…
Coût réel de la construction du champ : du simple au double
Concernant la Zone 1 affectée aux 200 logements qui seront construits lors de la première phase, on peut lire en page 2 que « Le financement de la construction de ces logements est assuré via les crédits budgétaires de la Région. Ils sont estimés à +/- 50 millions d’euros TTC. Notons que, depuis la signature de ce protocole, l’estimation a grimpé à 100 millions. Ces chiffres ont été évoqués par la presse en mai 2024.
Equipement collectif à charge de la Commune : 4 millions ?
On peut ensuite lire qu’un équipement de quartier d’intérêt collectif sera prévu. « Il ne dépassera pas 950 m² de surface brute hors sol. La construction d’une crèche et d’une maison de quartier seront prioritairement étudiées dans ce cadre ». Mais qui va payer cela ? Ici, on apprend que : « son financement peut être assuré à hauteur de 5m² par logement locatif géré par la SISP, soit 600m². (ndlr : la SISP -En Bord De Soignes- accumule un déficit proche du milliard d’euros). Le solde du financement sera assuré par la Commune. La gestion, l’exploitation et l’entretien de cet équipement seront assurés par la Commune.» . Depuis, le Bourgmestre a dû reconnaître que cela entraînera une dépense de 4 millions d’euros pour les infrastructures collectives. Mais il déclarait en décembre 2023 avoir obtenu «un accord de principe» sur un subside de la SLRB. La SLRB exsangue qui compte, elle sur la Région, déjà endettée à 11,4 milliards au 31 décembre 2022 (plus 2 milliards prévus pour chacun des deux exercices suivants). A quelques semaines des élections communales, cette même Région votait une aide de 150 millions à la SLRB pour payer ses factures en retard. On peut donc raisonnablement penser que la Commune devra payer les 4 millions des infrastructures du champs de ses propres deniers.
Et cela continue, car s’il est écrit que la SLRB ‘PEUT’ participer au financement des espaces partagés, ce qui suit laisse perplexe : « La Commune assurera la gestion, l’exploitation et l’entretien des espaces partagés.» Encore des coûts supplémentaires.
Pour ce qui concerne la zone 2.1 (page 4) qui ne pourra pas être construite avant 10 ans (voire 15 ans), le financement devient imprécis. D’abord, le texte rappelle que la Zone 2.1 bénéficiera d’un entretien « TRANSITOIRE ». En clair : un entretien avant la deuxième phase de construction.
Reprenons le texte « Afin de garantir une gouvernance ouverte et participative, une structure de coordination à l’initiative de la Région sera créée pour assurer le financement, l’exploitation, la gestion et l’entretien transitoires de la Zone 2.1. Selon des modalités de gouvernance A DEFINIR, cette structure associera les pouvoirs publics (opérateurs régionaux, Commune) et les citoyens. » La encore, la Commune devra mettre à main à la poche, puisque : « Le financement du développement des activités sera assuré par la Région ET par la Commune ».
Nous pourrions également nous poser des questions sur les coûts déjà supportés (ou qui seront supportés) par la Commune, pour les études menées pour la construction du Champ des Dames Blanches.
Tout cela nous incite à penser qu’un audit des comptes ne serait sans doute pas superflu. La nouvelle majorité (par sa future composante MR), serait bien inspirée de s’assurer que, comme le prétendait le Bourgmestre, la bétonisation du champ n’aura aucun impact (aucun !) sur le budget communal.