Alors que certains s’évertuent à soutenir l’actuel projet de bétonisation du Champ des Dames Blanches, voici, en chiffres la situation catastrophique du logement social en Région bruxelloise. Préparez vos mouchoirs.
Le nombre de logements sociaux inoccupés en Région bruxelloise est proche de 4900 ! A titre d’exemple, certains logements de la Commune de Woluwe sont abandonnés depuis… 15 ans.
A cela, il faut ajouter ( pour la Région toujours) entre 16.000 et 26.000 logements vides, 1 million de m² de bureaux vides, 1 millions de m² de surface commerciale et industrielle vides. Et que fait la Région : depuis 20 ans, elle n’a initié que 4 (!) actions en cessation pour remettre en location des logements vides, assure le groupement We Are Nature dans une étude particulièrement fouillée. En réaffectant ne fût-ce que 25% de ce total au logement social, on obtiendrait 500.000 m² habitables supplémentaires, soit environ 5.000 logements, sans toucher à la nature. En comparaison, la Région n’a construit que 1.361 logements sociaux en 20 ans, entre 2001 et 2020 !
Politique de rénovation des logements sociaux : une catastrophe
En juin 2023, les quotidiens la Libre et la RTBF se penchaient presque simultanément sur le drame financier que vivent la Région bruxelloise et les sociétés de logement social. Sous l’angle budgétaire, c’est la panique à tous les étages. Il n’y a plus d’argent pour rénover 37.000 logements, Le budget estimé est de 900 millions d’euros sur 10 ans.
Selon plusieurs directeurs de sociétés de logements sociaux (SISP) interrogés par la presse, ce montant ne serait même pas suffisant. l’explosion du prix des matériaux est passée par là. A la même époque (il y a un an), la RTBF donnait l’exemple d’un directeur d’une SISP qui expliquait que la rénovation en profondeur de son parc social était estimée à 51 millions d’euros sur 10 ans, mais qu’il en faudrait 68 millions de plus pour boucler le budget.
”En résumé, nos coûts augmentent tandis que nos revenus baissent » résumait, pour sa part, Aziz Sopi, directeur général d’En Bord de Soignes. Cette SISP (dont fait partie Woluwe-Saint-Pierre) était alors en perte de 500.000 euros en 2021, et de 840.000 euros en 2022. Or, en cas de construction du champ, En Bord de Soignes devra financer une partie du projet (estimé aujourd’hui à près de 100 millions). Pour mémoire, la Région vient de verser, juste avant les élections, 300 millions d’euros à la SLRB pour payer ses factures en retard.
Construire oui, rénover non ?
Rien que pour la SISP En Bord De Soignes (en Charge de Woluwe-Saint-Pierre), il y avait 229 logements sociaux vides en 2022 et 249 logements vides en 2024. Ce qui démontrer que la politique de rénovation du parc immobilier social est à l’arrêt dans notre commune, et même en recul. N’est-ce pas là qu’il faudrait mettre les moyens?
En mai dernier, Alain Maron (Ecolo) et Didier Gosuin (DéFi) (pourtant dans la majorité régionale) déclaraient que la SLRB était en faillite, Didier Gosuin résumait très bien la situation générale: « On s’est gouré dans la politique du logement social ».
Mais alors pourquoi le politique privilégie-t-il toujours la construction à la rénovation ? Sans doute parce qu’inaugurer 100 nouveaux logements leur offre davantage de visibilité médiatique que rénover 10 fois 20 logements…
Il est donc essentiel, sous l’angle de l’efficacité, de la rapidité, de l’économie circulaire et du maintien des espaces verts, de privilégier la rénovation . Maintenant.