Et la deuxième phase de construction sur le champ? Tout est en place
Le Journal La Capitale (Sud Info) s’est penché cette semaine sur le fameux accord passé entre le Bourgmestre Benoît Cerexhe et la SLRB pour construire 200 logements sur le champ dans une première phase, la seconde partie du champ pouvant éventuellement être construite d’ici 10 ou 15 ans. Dans une phrase, il reconnaît que seule la majorité communale en place vers 2037 pourra décider d’empêcher cette deuxième phase de construction: «Je pense, dit-il, que celle ou celui qui me succédera serait bien fou de ne pas exécuter cet accord». Voilà qui est dit: dans 15 ans, le bourgmestre en place fera ce qu’il veut.
Le MR, seul parti d’opposition à Woluwe-Saint-Pierre (le PS n’est pas dans la majorité, mais soutient le projet), demande à la Commune « plus de transparence », explique la journaliste de La Capitale. Ce qui ne passe pas pour les libéraux, c’est notamment le non-respect du PPAS.
Pour des questions de mobilité et d’incidence sur le budget communal, le parti d’opposition demande l’instauration d’une commission spéciale à fixer au mois de mai «afin de donner une vision complète du dossier à l’ensemble du conseil (communal)» et qui soit également ouverte au comité de riverains.
Dans le même article, le Bourgmestre Benoît Cerexhe (Les Engagés) botte pourtant en touche en disant que le processus participatif (mis en œuvre par la SLRB) est suffisant puisqu’il se termine par une «consultation populaire ». Depuis la parution de cet article, cette commission spéciale a pourtant été acceptée.
La journaliste nous a également donné la parole. A notre avis, une telle commission permettra d’objectiver les choses. Car s’il y a bien des ateliers participatifs, ils ne servent pas à travailler sur le fond. C’est comme si, du point de vue de la Commune, tout était plié. Les 4 projets enterrés depuis 1983 sont là pour appeler le Bourgmestre à un peu d’humilité. La commission spéciale sera donc la bienvenue.
Un rachat dans 15 ans, la grande promesse qui n’engage personne
L’article met aussi le doigt sur la faiblesse majeure de cet accord: le pari que la Commune achètera la seconde partie du champ non construite …dans 15 ans. Il y aura donc au moins deux changements de majorité à Woluwe avant qu’une majorité dont on ne sait rien aujourd’hui décide d’acheter le terrain, ou de laisser la SLRB reprendre la construction de 200 ou 300 nouveaux logements.
Comme nous l’avons toujours dit : il n’existe aucun obligation légale pour les futures majorités de tenir la promesse de Benoît Cerexhe. Ce qui pourrait amener à terme, la construction de 400 ou 450 logements sur le Champ des Dames Blanches.
Dans La Capitale, le Bourgmestre évoque un «acte notarié» qui accordera à la Commune un DROIT d’emphytéose. Un droit qui permettra à la majorité en place dans les années 2035 d’acheter ou non le terrain. Le prochain Bourgmestre aura alors 6 mois pour prendre sa décision. En cas de refus d’acheter le terrain, la SLRB pourra reprendre immédiatement ses constructions sur le champ.
Le Bourgmestre assure : «On va progressivement mettre de l’argent de côté pour que ce ne soit pas une trop lourde charge à payer en une fois. Je pense que celle ou celui qui me succédera serait bien fou de ne pas exécuter cet accord». Voici la terrible confession de Benoît Cerexhe : la seule garantie qu’une deuxième phase de construction sur le champ n’aura pas lieu repose sur le sentiment que le successeur du Bourgmestre en 2035 «serait fou de ne pas exécuter cet accord».
Comme si cela ne suffisait pas, la preuve que cette promesse n’engage personne est que, déjà, la Commune montre qu’elle n’y croit pas elle-même. Pour son budget annuel voté il y a quelques semaines, la majorité n’a même pas inscrit de provision en 2022 pour l’achat du champ. Voici donc le premier des 15 provisionnements prévus jeté aux oubliettes.
Il serait tellement plus simple honnête d’acheter le champ maintenant et de le rembourser en 15 ans. D’autant que les taux d’intérêt sont encore bas. Mais plus pour longtemps. A propos, combien vaut la seconde partie du champ? Personne ne le sait.